LE COUP DE COEUR (CUBED/PARALLEL WORLDS)
Qui n'est pas fan de Torben Welt ? Avec son élégance sophistiquée et ses airs de dandy à la Lord Byron, ce chanteur solitaire du groupe Diorama, sévissant sur les scènes de l'electro/rock allemande et alternative, apporte un peu de chair et de discrétion à un genre mythique bien souvent réservé à certains, tout se gardant très certainement dans le monde entier un nombre d'émules impressionant...
Son univers à la David Lynch, dont il décline depuis un moment avec son jumeau Felix Marc plusieurs side-bands à coté de Diorama (dont Frozen Plasma), nous aura conquis par quelques titres efficaces et renouvelé par les beats, et diversifié, surtout en live, par des instruments classiques guitare/basse/batterie.
Ici, avec le nouveau CUBED, Ils reviennent avec une pop-song étrange à garder en tête et qu'on ne se lassera pas de réécouter - d'abord les riffs incisifs et fatals de "Child Of Entertainment" - "If if reason against wine...") et on retrouve facilement ce que fut les plus grands titres de ce groupe new romantique ("Howland Drive" "Prozac Junkies" "Leaving Hollywood" "Clarheit"), par ailleurs au flux désespéré et naif, et qui donne une idée de ce que fut notamment, les fous de Project Pitchfork à leurs innocents débuts.
D'ailleurs, l'album poursuit sa course avec le dénonciateur "Acid Trip", et il faut bien dire que les questions philosophiques qu'il soulève dans - entre autres... - dans "Golden Boy" (l'amour naît-il du groupe social dont nous sommes issus, s'épanouissant uniquement grâce à l'argent, ou bien ne donne-t-il naissance au contraire qu'à la décadence ?) ne laissera de toute façon personne d'entre nous indifférent. Enfin, suivi par "Record Deal", titre doux-amer nous questionnant sur l'épineuse question du piratage et d'un média à pensée unique, le trépidant et recueilli "Lord of the Lies" (Stop talking with your mouth full of needles...) commence par parachever ce qui est un excellent disque sans pour autant étouffer son inluence.
Yes we all deserve champagne !.. Un grand album.
http://www.youtube.com/watch?v=ce3Op0Pn0DM
Quant à Felix Marc, l'ironique père du limpide "Give Me Back the Moments", faisant suite au troublant "Follow The Demons" (ou sont exprimés les remords déchirants d'un sonic seducer de son temps), poursuit ici son évolution, mettant en parenthèses l'aventure de Frozen Plasma; l'appel de "Tanz Die Revolution" est en effet renouvelé par le pétillant "All The Words" du tout frais émoulu PARALELL WORLDS, contre le cynisme et l'aliénation; et aussi sans doute contre tout choix imposé par une société consumériste... Il faut vraiment écouter "Digital Love", plein de vécu poignant, le martial, l'étrange "Control" (Pathways), apportant un point de vue inédit sur la société et ses problèmes dont quelques uns ne rateront pas de dire qu'il glorifie l'Acte gratuit de Nietszche, bien sûr "Moscow Paris" (bien que parfois tristounet) avec l'importance extrême de certains détails que révèle la protest song "Ghost"...
Et comment passer à coté de "Repair", aux cheerladers mises de coté, et reflètant ce scandaleux désert de solitude; enfin éclairé par la lumière du jour et du techno-beat tels les bandits manchots du Caesar's Palace ?
En bref un moment de musique, sans rires creux, très travaillé, pour les puristes; sans trop d'expérimentation, mais la plupart du temps en roue libre, et qui - faut-il le dire ? - dépasse ses maîtres et servants ! A découvir absolument.
http://www.youtube.com/watch?v=h9qxdrH6Ii4