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Cinema

  • Masculin, Féminin de Godard/ma critique

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    "Je n'aime pas les prostituées. Elles sont froides."

     

    Œuvre délicate figée dans ce moment où tout est encore possible, avant que le vulgaire ne dise oui (ou plutôt; non) à l'aventure et avant que le feu de la passion ne soude les corps pour toujours, "Masculin, Féminin" du rusé Godard se laisse aisément voir et n'a que très peu vieilli.

    Après tout le décorum urbain du film, qui montre le combat psychologique d'un homme attaqué de front par deux femmes (ou, diront les mauvais esprits, d'un pauvre type loyal coincé entre deux coquines) est très actuel sinon tout à fait contemporain. Et, bien sûr, si son réalisateur culte a affirmé lors de la sortie de ce long-métrage que son scénario est tiré à la base d'une nouvelle de Maupassant, ce n'est évidemment pas sans raison si sa vision prend aux tripes du fait de sa solide intensité dramatique, et même si le tout est un peu longuet. C'est là qu'on observe la régression maussade de notre société plutôt bourgeoise qui ne tolère, en tout état de cause, aucune indépendance réelle surtout si celle-ci n'est pas étiquetée !

    "Masculin, Féminin" est aussi un véridique instantané de son temps et de Paris, ville qui n'a que finalement très peu changé de nos jours et qui paraît étrangement très proche de l'année de la fabrication du film (1966) alors en pleine guerre du Vietnam bien que pourtant, notre période du 21ème siècle est bien post-ère hippie et post-libération sexuelle pour autant que l'on sache. Toute la durée des bobines on a l'impression notoire d'évoluer dans un sanctuaire surfait voire envahi par l'industrialisation ainsi que l'automobile et qui n'existe que pour les pigeons à monnaie, autant donc pour les fans de Robert Doisneau qui est ici lapidé en place publique, n'est-ce pas ? On adorera de même la scène prise sur le vif du typique café parisien cra-cra et également celle du lit où Madeleine veut encore jouer à touche-pipi; preuve qu'elle n'est pas lesbienne à 100% comme l'ont prétendu ces autres qui n'ont rien compris au film. D'autre part, le coté technique d'une des dernières séquences se déroulant dans un studio d'enregistrement est suffisamment édifiante: il y est montré en effet comment sont fabriquées de A jusqu'à Z certaines idoles...

    Au fond nous dirons que "Masculin, Féminin" est comme l'huile de foie de morue, il est nécessaire de l'ingurgiter même si cela a mauvais goût et de l'oublier ensuite pour y voir clair. Ses répliques cinglantes comme un coup de feu possèdent la chaleur de la vérité, sans compter le jeu admirable affûté comme un solitaire des trois acteurs protagonistes comme on aimerait en voir plus souvent... dans un film français d'aujourd'hui.

  • Drive le film culte/à (re)voir...

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    Le blond héros au regard de glace

     

    L'autre jour donc, j'ai revu DRIVE, de Nicolas Winding Refn et hormis qu'il s'agit d'un film plutôt intéressant; on voit bien que le réalisateur s'inspire entre autre du style du Samouraï de Melville. Classique que jamais un bâtard nullard de cinéaste franchouillard n'a pu dupliquer !

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    Et même si certains ne trouvent pas crédible l'intrigue néo-romantique et gentillette de DRIVE, le reste suit agréablement. De toute façons, il est sûr qu'avec son héros solitaire joué par le beau blond Ryan Gosling, ce petit polar bien mis change de ceux-là qu'on a le malheur de voir de temps en temps et qui contiennent de ces acteurs français et communautaires... #Beurk

    De plus ce qui est finalement la base de la discorde de l'histoire, la vengeance aveugle d'un juif "insulté", est très bien narrée et développée.

    Bref, bonne première ou seconde vision !