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Polar

  • Cause à l'autre ! - James Hadley Chase/ma critique

     

    Une vache sacrée de la série noire...

     

     La trame de ce roman est particulièrement d'époque: en effet, un agent d'assurance particulièrement magouilleur choisit de ne plus fréquenter que des prostituées, qui sont, selon lui, plus belles que le reste de la gente féminine standard et aussi dénuées de chichis... Un choix comme un autre, mais spécialement actuel.


    Ne croyez pas un instant que c'est le fait de votre serviteur (d'abord je ne suis pas agent d'assurance, en rien) mais je crois me souvenir que cet idiome est la particularité de nombre de ces gens du "beau monde" et aussi parfois pour ceux qui appartiennent aux autorités, qu'ils soient juges ou jurés. En tout cas on peut observer qu'ils se défendent entre eux, non ? 
    Et en l'occurrence ce qui est certain c'est que l'histoire du récit de TELL IT TO THE BIRDS est plutôt pimentée puisqu'en ce temps-là la censure n'était pas mesquine et surtout concernant le genre populaire.

    N'en déplaise aux justes partisans des petites causes sans réseaux et sans argent, et sans même parler du petit cheval du proverbe qui est pour sa part mort depuis longtemps à l'heure qu'il est... Enfin pour revenir à ce polar de Chase qui date de 1963 j'ai trouvé que son canevas central (étrange et très contemporain, sinon de temps à autre un tantinet un point trop sombre mais à lire absolument) était assez significatif et d'ailleurs, non dénué d'humour noir. En ces temps reculés, peut-être qu'on pouvait davantage se moquer des puissants et également les punir de quelque façon, c'est sans doute pour cette raison que d'aucuns refusent de lire les vieux ouvrages, très certainement pas assez normés pour leur compte - un procédé minable d'évitement se caractérisant de toute façon d'abord par son masque.


    En tout cas d'autres ne s'y trompent pas à commencer par les collectionneurs de la série noire, et les faiseurs d'Hollywood: encore une bonne raison pour découvrir l'intrigue de TELL IT TO THE BIRDS, ce policier anglais certes antique mais dérangeant !

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  • Le facteur sonne toujours deux fois

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    Belle histoire...

     

     

    Un de mes livres favoris. Et je ne pense pas que "Le facteur sonne toujours deux fois", de James Mac Cain, soit vieillot ou dépassé mais c'est vrai qu'il peut agacer par son coté tragique et du fait de l'intrigue désespérement sombre. Car au fond Nick, ce bon vieux grec, apparaît comme le seul personnage un peu valable de l'histoire (d'ailleurs il est le seul qui donne un travail de pompiste à Frank Chambers), mais cependant ça ne signifie pas que ce roman représente intrinsèquement le genre du hard-boiled . En fait ça n'en est pas vraiment, et le style dramatique et réaliste omet toute nuance baroque ou volontairement "larger-than-life" qu'on retrouve souvent là-dedans !

     

       Il s'agit en fait d'une oeuvre à la grâce flagrante tout comme la frêle Cora, ainsi qu'à la profonde humanité, que beaucoup devraient lire. L'americana et le rêve américain, tous deux narrés jusque dans les jeux d'argent et de hasard, les cartes, le poker, la roulette,le brelan, le billard; mais aussi chez ces héros du quotidien qui parviennent à que la réalité soit plus extraordinaire, en n'écoutant au final que leurs souhaits et voeux les plus intimes. Et puis il faut bien dire que l'automobile que Frank achète et qu'il partage avec sa jolie partenaire est, une fois de plus, représentative et symbolique de la réussite sociale qui amène une bonne vie en dépit de tout: les nombreux exemples dans la littérature et le cinéma seront très loin de manquer par la suite. Le point est certain que l'automobile devient non seulement un sujet et outil dans le récit, mais parallèlement, un vrai personnage. Enfin les personnages ont soif de réel, on ne peut nier qu'ils voient et constatent parfaitement bien que le milieu plutôt artificiel qu'ils fréquentent parfois manque de consistance, sinon d'agréabilité et de variété. Or, surtout de nos jours; qu'est-ce qui est plus important et déterminant en définitive et après tout, après l'argent bien sûr, que la culture ?


          "Le facteur sonne toujours deux fois" est une très belle histoire, et si personnellement je préfère la seconde adaptation filmique avec sa scène de baiser légendaire -  l'un des plus sincères du cinéma - (de Bob Rafelson avec J.Nicholson et J. Lange; 1980 ) plus proche du livre et de son aspect sulfureux à mon sentiment; au contraire, la version première de 1946 avec Lana Turner et John Garfield, est une sorte d' archétype du film noir. Tout cela n'amène que trop bien, en somme, la certitude que les saints ne sont que trop rares dans nos vies, et que pour finir, rien ni personne n'aidera ces deux individus dans leur fuite et déroute, vers l'absolu ou l'ailleurs; qu'on souhaite de toute façon tous un jour, malgré nos dires ou ces mauvais esprits acharnés. 



     

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    [Auteur: DK1.]