Conteurs, menteurs - Leonard Michaels/ma critique
Un bouquin à l'écriture compliquée, sinon abrupte: qu'il s'agisse de sa judéité ou de l'hypocrisie actuelle, ses nouvelles ont toutes une fin complexe. Le plus souvent d'ailleurs, impossible à comprendre ou à assimiler.
Leonard Michaels n'est jamais aussi bon que quand il raconte ses expériences personnelles (Journal) ou quand il disserte sur l'indicible absurde de notre société (Faire son chemin): on adorera la nouvelle ou le protagoniste est collé à une fille dans le métro, ou celle-ci ou il conte l'histoire d'un ami à lui qui était beau et redouté comme un SS.
J'ai également beaucoup aimé son récit très sensuel à propos de sa relation avec Sonny, une fille libérée et aussi plutôt désinhibée. Le tout déborde de franchise et d'âme et donnerait bien des leçons à ces petits écrivaillons tendance qui ne connaissent rien de la vie...
Attention donc car autant l'auteur peut être parfois ridicule avec ses vues nombrilistes et piteusement judéo-centrés, autant ses nouvelles fleurent bon l'expérience et le risque indubitable dans toute vie humaine. Mon conseil formel est donc de le lire au jour le jour, dans l'ordre et dans le désordre, et de NYC jusqu'à Berkeley, avant que la poussière ne vienne nous recouvrir nous tous, Michaels ne sera jamais totalement démodé.
*ici Leonard Michaels lit sa nouvelle "I Would Have Saved Them If I Could"