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  • Un homme - Philip Roth [Miettes d'un vieux juif...]

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    [...]"Et, comme un homme ordinaire, fort de son bon droit à se faire pardonner les privations qu'il infligerait à ses enfants innocents en refusant de vivre la moitié du temps comme un malade mental."

     De bonnes amorces joyeuses et aggressives, du pur Roth dans le texte, en fait les vérités et délires d'un directeur artistique de chez Procter & Gamble ou plutôt geignements en tout genre - car il faut noter que le narrateur passe son temps à énumérer nombre de ses déboires à l'hôpital ou à se plaindre de l'inhumanité contagieuse des infirmières, ou encore à nous conter ensuite la tristessse etr la pauvreté de l'âme de ses fils qui le méprisent, sans parler de celle, infinie, des membres de sa famille aujourd'hui disparus ! Or, il faut bien dire qu'il n'y a pas là présente la verve piquante ou bien dérangeante, ou bref l'aventure, ni le danger des mémoires d'un Casanova ou d'un autre Rousseau, car le personnage principal décrit essentiellement sa vie dans un autre monde (celui de l'élite de NYC et Manhattan) avec toutes les joies et privilèges que cela comporte: 

     Par exemple l'"antilope" faite pour lui des pieds à la tête et dont il tombe amoureux, ou chante les bienfaits quand elle traverse les zebras crossings de la 5ème avenue, nous enchante certes pour son petit trou (de la serrure ?) et ces ivresses de salle de bain mais cela est légèrement insuffisant pour totalement justifier une telle oeuvre littéraire. Et puis on entraperçoit que Phoebe; sa maîtresse, les "jeunes filles" qu'il rencontre, ne sont pas dûes à des prouesses exeptionnelles de sa part ou à une forme exceptionnelle de cheval mais sont surtout le fruit de son argent et de ses relations -comme il le stipule d'ailleurs lui-même d'emblée. De plus être surpris du départ de sa femme Cécilia, et y consacrer dés lors tant de chapitres est assez paradoxal... On trouve donc byzarrement, dans "Un homme", le grand enfant gâté-pourri et new-yorkais de "Portnoy et son complexe" avec ses réflexions justes et acerbes, possédant tous les vices, toutes les déviances, sans toutefois celles qui comptent, urbain mais un peu glauque, parfois rebelle mais surtout bourgeois au destin très tracé, et comme il s'agit de la frénésie sexuelle et des vantardises machistes et crus d'un vrai prédateur, et non des aventures en roue libre de quelque séducteur, de fait, malgré la critique de la société sous-jacente, le lecteur ne peut que sourire à certains passages sans éprouver de réelle empathie pour lui, ou même  tomber sous le charme d'un livre qu'il sait un peu vain et inique à la base. Les vieux cons plaisent en général, et sans trop se forcer, on sait. Mais et ensuite ?  Plutôt comique pour quelqu'un qui prétend que le monde est "un enfer de débilité" [in Les Inrockuptibles du 20/10/2011], et avouons que le tout est en fait très imprégné de pathos. "Un homme" mène au Jourdain.

     

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    [Résumé de l'éditeur]

     

    Un homme. Un homme parmi d'autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l'accablent. Entre-temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles. D'un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d'un second, une fille qui l'adore. Il est le frère bien-aimé d'un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie, et l'ex-mari de trois femmes, très différentes, qu'il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c'est un homme qui est devenu ce qu'il ne voulait pas être. Ce roman puissant - le vingt-septième de Roth - prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l'expérience qui nous est commune et nous terrifie tous.

     

     

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     [Roth sur Central Park.]