Prédatrice ("Tampa")/Alissa Nutting [mon avis]
Celeste Price, 26 ans, est professeur dans un lycée de la banlieue de Tampa, Floride. Elle est mariée au beau Ford, un policier issu d'une famille aisée. Tous deux ont un charme fou, ils forment, à tous les égards, le couple parfait. Voilà pour les apparences. La réalité est beaucoup plus sordide. Celeste est en effet depuis très longtemps tourmentée par son goût particulier pour les adolescents. Dévorée par une passion de plus en plus incontrôlable, elle décide un jour de passer à l'acte et de séduire un de ses élèves. Sans se douter qu'elle entre ainsi dans un engrenage infernal aux conséquences terribles.
Soit-disant scandale, TAMPA n'est qu'une fiction porno comme il en paraissait auparavant dans des revues littéraires telles que « Union « ou « Hustler », quand Internet n'avait pas encore supplanté le X des magazines. Mais en rien un quelconque brûlot.
L'héroïne est en effet totalement dépravée et hyper- égoïste mais comme elle ose cliniquement réaliser ses fantasmes au lieu du tout-venant, elle apparaît tout le long de la prose d'Alissa Nutting un peu comme une Catwoman dans une histoire dans laquelle il n'y aurait pas de Batman ! (Celui-là étant heureusement aux abonnés absents.)
Toutefois, cette femme est tout de même une prédatrice avant tout et il faut bien admettre que le style précieux voire maniéré du bouquin sonne comme terriblement autiste; sinon dénuée curieusement d'émotions vraies. En réalité l'auteure décrit Céleste Price comme une victime de sa propre beauté – ce qu'elle n'est en rien surtout qu'elle l'entretient à fond - et les jeunes garçons qu'elle séduit comme presque des ex-sujets non-reconnaissants. En tout cas celle-ci est bien la reine du nœud de l'intrigue de TAMPA.
Cet ouvrage possède aussi la particularité d'être extrêmement lisse et tendance et je ne parle même pas de son aspect BDSM et pseudo-féministe qui a dû plaire à bien des âmes. Parce que TAMPA est un livre très actuel.
En dehors donc de la face burlesque de TAMPA, Céleste Price est ainsi présentée au début telle une vraie méchante privilégiée, malgré son originalité de base, puis qui abreuve de son cynisme chaque personne de sa connaissance: on plaint en fait surtout son pauvre flic de mari un peu beauf qui croit en être propriétaire.
D'ailleurs ce qui ressort justement du tout c'est que la globalité des histoires traitées sonnent très réalistes et construites...
Citations:
"J'ai des antennes !"
Encore une grosse journée, hein ?