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Loin d'être parfait - Adrian Tomine

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En général comme chacun sait, LE principe du fantasme est d'être transcendé bien sûr, mais aussi de nous entraîner dans une autre réalité (pas la nôtre donc) après avoir payé un certain prix (avant d'entreprendre quoique ce soit, bien évidemment.) C'est normal, en plus c'est à peu près le même jeu pour tout le monde, non ? Sinon ça fait désordre et logiquement en temps normal on vous attaque en justice. Mais là, en l'occurrence on ne parle pas vraiment de réel puisque on parle essentiellement de bobos et de leurs soucis quotidiens - pas moins importants mais différents de ceux du reste du monde - tout comme leurs amourettes: les habituels clichés y sont quelque peu retournés et on a le droit aux aventures de 2 ou 3 protagonistes ainsi qu'à un catalogue assez abouti; la blanchette blonde fêlée, la japonaise lesbienne et décalée, la scène alternative et ses intervenants plus ou moins talentueux, le biker grunge et intello à ses heures, l'étranger riche, l'intermittent du spectacle de luxe aux questionnements multiples, etc., et tous évoluant parmi un milieu au fond plutôt chic et choc...

Le ton y est agréable, certains pourront rire jaune, sans oublier de mentionner le fait qu'il est rafraîchissant de voir de temps en temps ce genre d'intrigue investissant dans le réalisme, sans ajouter au final et de manière incessante des éléments oniriques ou fantastico-gores - de plus les commentaires ne se gênent pas pour apporter de la franchise entre les épisodes à la lisière du comique, ou alors inverser ce politiquement correct qu'on nous sert bien souvent réchauffé (et inutile de dire: surtout accompagné de ses poncifs à bourrelets.) Adrian Tomine connaît les principes et aléas du couple tout en sachant que l'argent ne règle pas tous les problèmes, et par ailleurs évite ainsi presque à chaque coup cette consensuelle "perfection", enfin son travail ne tombe pas dans l'écueil communautariste du genre avec les clins d'oeil et le privates jokes uniquement destinés aux aficionados (et en particulier ceux concernant la communauté japonaise); cependant il faut bien confier que la plupart du temps on ne quitte pas l'art indépendant et ses gimmicks avec des scénettes déja vues auparavant ou autre part.

Bref, il s'agit d'une BD et de grande qualité mais qui aurait également pu narrer, par exemple, la rencontre des membres du groupe Nirvana... Ou de Nico et du Velvet underground. Par exemple.


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