Ma nuit chez Maud - Eric Rohmer/ma critique
Les statues branchouilles étant indéboulonnables à l'ordinaire je ne rajoute rien pour ne pas rentrer dans la lèche, mais pour ce film qui est un des meilleurs de Rohmer je me permets une précision: comme d'habitude le réalisateur nous offre des stéréotypes et le fait étant qu'ils sont tellement sclérosés, qu'ils prennnent ensuite une forme inverse tout le long du film. Et que cela plaise ou déplaise à ces fanatiques de l'auteur de la Nouvelle-Vague.
A commencer par le personnage principal, Jean-Louis, un catholique qui ne sait pas ce qu'il veut (comme tous les catholiques d'ailleurs.) Si l'on passe donc par l'à-priori bourgeois très souvent vu - et un peu détestable il faut bien dire - dans les films de Rohmer, certaines options au cours du récit font de plus que l'histoire se laisse aisément suivre.
Pour tout dire la femme fatale de l'intrigue, Maud (Françoise Fabian) est en fait la plus romantique sinon celle qui pense le plus: il n'y a qu'à voir la dernière séquence à la plage... Quant à la blonde Françoise (Marie-Christine Barrault) son personnage de future femme-au-foyer devient en filigrame la plus perverse, la plus indolente et en tout cas le caractère le plus révélé du film !
Donc entre la brune futée et matoise et la blonde soumise, les contraires filent et laissent apparaître en définitive une situation autre que l'on peut penser à la base: tout n'est pas aussi simple qu'on veut bien le croire.
Evidemmment cela parle énormément et le tout contient une happy-end conforme comme dans toutes les oeuvres de Eric Rohmer mais son aspect de base très paradoxale reste à découvrir.
Un classique à voir en tout cas avec également une impressionnante B.O.