Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Littérature - Page 14

  • Le facteur sonne toujours deux fois

    poignée de main.jpg

     


    Belle histoire...

     

     

    Un de mes livres favoris. Et je ne pense pas que "Le facteur sonne toujours deux fois", de James Mac Cain, soit vieillot ou dépassé mais c'est vrai qu'il peut agacer par son coté tragique et du fait de l'intrigue désespérement sombre. Car au fond Nick, ce bon vieux grec, apparaît comme le seul personnage un peu valable de l'histoire (d'ailleurs il est le seul qui donne un travail de pompiste à Frank Chambers), mais cependant ça ne signifie pas que ce roman représente intrinsèquement le genre du hard-boiled . En fait ça n'en est pas vraiment, et le style dramatique et réaliste omet toute nuance baroque ou volontairement "larger-than-life" qu'on retrouve souvent là-dedans !

     

       Il s'agit en fait d'une oeuvre à la grâce flagrante tout comme la frêle Cora, ainsi qu'à la profonde humanité, que beaucoup devraient lire. L'americana et le rêve américain, tous deux narrés jusque dans les jeux d'argent et de hasard, les cartes, le poker, la roulette,le brelan, le billard; mais aussi chez ces héros du quotidien qui parviennent à que la réalité soit plus extraordinaire, en n'écoutant au final que leurs souhaits et voeux les plus intimes. Et puis il faut bien dire que l'automobile que Frank achète et qu'il partage avec sa jolie partenaire est, une fois de plus, représentative et symbolique de la réussite sociale qui amène une bonne vie en dépit de tout: les nombreux exemples dans la littérature et le cinéma seront très loin de manquer par la suite. Le point est certain que l'automobile devient non seulement un sujet et outil dans le récit, mais parallèlement, un vrai personnage. Enfin les personnages ont soif de réel, on ne peut nier qu'ils voient et constatent parfaitement bien que le milieu plutôt artificiel qu'ils fréquentent parfois manque de consistance, sinon d'agréabilité et de variété. Or, surtout de nos jours; qu'est-ce qui est plus important et déterminant en définitive et après tout, après l'argent bien sûr, que la culture ?


          "Le facteur sonne toujours deux fois" est une très belle histoire, et si personnellement je préfère la seconde adaptation filmique avec sa scène de baiser légendaire -  l'un des plus sincères du cinéma - (de Bob Rafelson avec J.Nicholson et J. Lange; 1980 ) plus proche du livre et de son aspect sulfureux à mon sentiment; au contraire, la version première de 1946 avec Lana Turner et John Garfield, est une sorte d' archétype du film noir. Tout cela n'amène que trop bien, en somme, la certitude que les saints ne sont que trop rares dans nos vies, et que pour finir, rien ni personne n'aidera ces deux individus dans leur fuite et déroute, vers l'absolu ou l'ailleurs; qu'on souhaite de toute façon tous un jour, malgré nos dires ou ces mauvais esprits acharnés. 



     

    le2.jpg

     

    facteur-sonne-toujours-deux-fois-1946-11-g.jpg


     

    affiche-1-medium.jpg



    [Auteur: DK1.]


  • Drive

                                                                               

    Rive-.jpg

     

     

    De la vengeance...

     

     

     Loin de ce genre de ce genre de commentaire déja vu ailleurs; qui provient, il faut le reconnaître, bien souvent de quelqu'un qui n'a pas lu le livre, Drive est un excellent polar, que j'ai critiqué il y a peu de temps sur un site dont je tairais le nom qui n' a comme par hasard pas diffusé ma critique tout en l'ayant enregistré auparavant: Il s'agit en fait d'un viol pur et simple des droits d'auteur, et d'autre part injustifié sans raison aucune. [et puis j'ai lu le livre moi] Bref, évidemment ça n'est absolument pas grave de ne pas aimer telle ou telle oeuvre et de se faire insulter, menacer par des opprobes variées et en tout genre, ou "mépriser" par ces vils gueux ensuite -comme dit l'autre, mais encore faut-il disposer d'un clavier et de la seule possibilité de répondre... 

     

         Donc, sans s'intéresser à ces petits minables, ou à des Mossieurs Je-sais-tout qui plus est inconnus au bataillon et n'ayant que peu à voir selon moi avec les principes du creative-writing et encore moins avec la vraie littérature, et comme je n'ai que peu à cacher, je voudrais tout d'abord resignaler que ce roman ayant plus qu'inspiré le film de Nicolas Rfn, en tout cas proche ou non, [mais surtout écrit AVANT] est un vrai chef d'oeuvre. Très bien concu, et très bien imaginé d'ailleurs, tout comme le personnage du Chauffeur. Un vrai personnage de polar, actif, et non simplement réactif comme l'on voit si souvent: Le Chauffeur ne piaille pas, ne geint pas, lui !.. Le Chauffeur est solitaire, mais ça ne veut pas dire qu'il ne se connaît pas de faux-culs ni de traîtres dans son entourage. Le Chauffeur connaît l'importance de l'argent et de l'atavisme dans les "fêtes" et relations. Le Chauffeur sait que le vrai est mince au final, quand on y pense. Le Chauffeur sait qu'il n'est pas forcé d'être riche pour penser en général, mais que ça aide parfois. Et sa philosophie, récemment analysé par quelques grossiers étudiants boutonneux férus de psychologie mainstream ou essentiellement VRP's de marketing (qui plus est tricheurs et menteurs hyperplanqués derrière leur clavier), n'est simpliste en rien, et Sallis réussit bien là une formidable histoire tout autant que mélancolique. Attention aux faux-copains à la familiarité hystérique qui veulent vous vendre des trucs, toutefois ce livre est empli de bonnes choses qui n'ont que peu à voir avec les naiseries ultra-célébrés à la "Twilight" ou façon comédie bobo-intello à 2 sous: Il n'est pas étonnant que le réalisateur se soit servi sans honte des idées du script et que Drive soit un si fracassant succès, ainsi qu'une machine à cartonner.

    kdk_3696.jpg

     

         Car c'est vrai, l'image d'Hollywood, cette Mecque si imité en dépit des protestations, se compromet parfois avec un simple bandit manchot et son jackpot en pillant des auteurs anonymes parceque ceux-là ne disposent pas assez d'argent sur le moment pour payer des avocats pour défendre l'essentiel de leurs droits, surtout lorsqu'il s'agit d'un script valable: Sauf que tout cela n'a rien à voir avec ces petites m***** dictatoriales certes bien de chez nous, ratés divers, mythomanes décorés et promus, virus ou empêcheurs de ne pas tourner rond, mais tellement actuelles, qui n'ont la plupart du temps rien produit de leur vie en touchant par millions moult suventions de l'Etat (pour exemple, je rappelle entre autre que le coût d'un film français est de 20 M d'euros au bas mot, et que grosso modo tout va bien pour ces gens-là) et dont l'idée centrale de la démocratie est de toute façon que tout le monde soit d'accord avec eux ! Les faits sont clairs: il y a trop de gens, sans parler de Drive, qui déforment les propos des internautes de bonne volonté pour les lier à eux, sans être punis, et cela est très regrettable. De plus, soyez rassurés; il n'y a rien, ou pas grand chose là-dedans qui rappellera le style de la bouillie facile à ingérer et à digérer qu'on nous sert habituellement, hors; pour finir, cette histoire est pleine de parcelles brillantes que vous saurez par ailleurs sûrement trouver, de toute façon, mieux que moi. Et James Sallis ne doit qu'à coup sûr que très peu à des intellos prétentiards et petits profs, et de toute évidence suivistes, mais surtout fumeux et chauvins.

          D'autre part je voudrais souligner que si dans Drive on apprend énormément sur les chromes et la façon de se comporter de la Ford Galaxy; le livre, à la symbolique parachevée, évite de manière grandiose ce sentimentalisme gentillet et assez crétin qu'on ne nous sert que trop souvent. Sallis n'a pas besoin de nous pour être un bon auteur, comme d'ailleurs les producteurs du film qui se sont servis de son oeuvre en ne respectant que plus ou moins le caractère unique du bouquin. Voici donc ma modeste contribution à un auteur de génie, pas si connu, et dont j'espère qu'il sera lu même par les réels illetrés. Et de quel droit certaines personnes en découragent-elles d'autres ?


    [EXTRAITS]


    "Parfait. Une autre vodka ?

    - Pourquoi pas ?

    [...]

    "Elle avait l'air tellement jolie sur le catalogue. Tellement jolie. Pas comme ça."

    [...]

    Certains jours il ne reconnaissait plus rien. Comme si il avait été débarqué d'un vaisseau spatial et agissait machinalement, essayait de se fondre dans le décor, tâchant d'imiter quelqu'un qui avait sa place sur cette planète. Tout était devenu bas de gamme, criard et creux... Achetez une table aujourd'hui, et tout ce que vous aurez, c'est cinq millimètres de pin collé sur du contreplaqué. Claquez mille deux cents dollars pour un fauteuil, vous ne pourrez même pas y poser les fesses.   

     

     

     "Drive" James Sallis. RIVAGES/NOIR. 9782743615227

    [Auteur: Dark Kindness1@hotmail.fr]

     

                                                            copyright-logo.jpg

     

     

     

     

     

     

    389910_250403015021059_100001540874709_692003_1377101553_n.jpg

     

    fordgrantorino1972.jpg

     (N.B.: Ceci n'est pas du tout ma voiture, mais un superbe et magnifique bolide à l'extraordinaire, ultra puissant, et unique rapport poids/puissance - et qui d'ailleurs n'est plus fabriqué nulle part dans le monde entier. Il s'agit d'une Ford Gran Torino de 1972.) 

     

     

     

  • L'Homme-Terminal / The Terminal Man (Michael Crichton; 1971)

    1aterm.jpg

     

     

    Une des meilleures oeuvres d’anticipation réaliste jamais écrites : L’on découvre que ce qui arrive à cet homme pourrait arriver (presque) à n’importe qui et d’autre part, Crichton, alors étudiant en médecine, prend le parti intelligent et sans à-priori de la narration neutre...  Dés lors il ne commente rien, raconte, et démontre surtout, tout en nous parlant de tous les avis de ces "spécialistes", mêles-tout, beaux esprits - diplomés ou pas - qui se trompent tous lourdement - et de la scène de l'opération aux discussions des internes et infirmières à la machine à café, le ton sonne très crédible, il est évident que la fin est donc à ne pas dévoiler, malgré tout ce que pourront de toute façon dire ces ennemis acharnés,  ou parangons inversés de la littérature  S/F qui aiment à faire passer ces vessies pour des lanternes, avec sans doute un problème d'estime propre comme tous ces grossiers lourdeaux neurasthéniques - et d'ailleurs toujours à tenter de réduire son importance fondamentale, du moins pour quelques unes de ses oeuvres (et bien byzarrement, justement au contraire de tous ces romans d'autofiction à l'eau de rose qu'on nous impose en masse dans toutes ces émissions de TV-radio) ! Et puis la question soulevée par l'intrigue résonnera pour tous ceux qui s'intéressent à la vie moderne: en effet, y-a-t-il réellement une autre solution pour l'humain que le couple ?

      Cependant il y en a qui osent s'approcher de la vérité, donc je continue: Achevé au début de sa carrière dans les 70’s, on constate également dans L’Homme Terminal que la plupart des références scientifiques peuvent être exactes sinon plausibles surtout du fait des énormes progrés, entre autre, de la nanotechnologie mais aussi de la science. La chirurgie du cerveau est en constante évolution, ses outils de plus en plus invisibles, et même si l'on pense souvent à l'oeuvre de Mary Shelley "Frankenstein" dés que l'on évoque les possibilités de l'après-vie, ou surtout celle d'améliorer l'intelligence humaine, on ne peut joindre "L'homme-terminal" à ces monuments de mièvrerie déja vues partout autre part.  Et puis l’histoire offre également un point de vue crucial sur l’importance des lobbys médicaux ou non, mais essentiellement de l’importance de faire vivre la démocratie [les faits de propagande et les exemples semblables ne manquent pas et même pour les grands pays, et notamment concernant l’ex-RDA. Et ne parlons pas des "tueurs" manipulés...]

             En effet, jusqu’à quel point est-on libre de penser par nous-même, de quel courage disposons-nous globalement; est-ce que nos pires ennemis ne sont-ils pas que nous-mêmes, en définitive  ?  Jusqu'à quel point sommes-nous manipulés ?

    314076-0.jpg

    Evidemment, c’est là mon humble position, ce bouquin m’a été prêté par un ami, toutefois je dois bien vaouer que je n’ y ai pas retrouvé les reproches commerciaux qu’on prête généralement aux best-sellers de cet auteur. Enfin beaucoup d’expériences à cobayes (dont le fameux projet MK UKTRA, encore grandement inexpliqué à ce jour) peuvent être rapprochés de l’intrigue. Très actuel, pas du tout cynique, et surtout subversif. Bonne lecture.

     

     

     

    [A voir: The Terminal Man, de Mike Hodges. 1974.]