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Culte - Page 5

  • Masculin, Féminin/ma critique de ce culte des 60's

     

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    "Je n'aime pas les prostituées. Elles sont froides."

     

    Œuvre délicate figée dans ce moment où tout est encore possible, avant que le vulgaire ne dise oui (ou plutôt, non) à l'aventure et avant que le feu de la passion ne soude les corps pour toujours, "Masculin, Féminin" du rusé Godard se laisse aisément voir et n'a que très peu vieilli.

    godard léaud goya nouvelle vague

    Après tout le décorum urbain du film, qui montre le combat psychologique d'un homme attaqué de front par deux femmes (ou, diront les mauvais esprits, d'un pauvre type loyal coincé entre deux coquines) est très actuel sinon tout à fait contemporain. Et, bien sûr, si son réalisateur culte a affirmé lors de la sortie de ce long-métrage que son scénario est tiré à la base d'une nouvelle de Maupassant, ce n'est évidemment pas sans raison si sa vision prend aux tripes du fait de sa solide intensité dramatique, et même si le tout est un peu longuet. C'est là qu'on observe une régression maussade de notre société plutôt bourgeoise qui ne tolère, en tout état de cause, aucune indépendance réelle surtout si celle-ci n'est pas étiquetée !

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    "Masculin, Féminin" est aussi un véridique instantané de son temps et de Paris, ville qui n'a que finalement très peu muté de nos jours et qui paraît pourtant encore aujourd'hui étrangement très proche de l'année de la fabrication de ce film (1966), en pleine guerre du Vietnam. Bien que pourtant, notre période du 21ème siècle est post-ère hippie et post-libération sexuelle pour autant que l'on sache. Toute la durée des bobines on a aussi l'impression notoire d'évoluer dans un sanctuaire surfait voire envahi par la déshumanisation et qui n'existe que pour les pigeons à monnaie: autant donc pour les fans de Robert Doisneau qui est ici lapidé en place publique, n'est-ce pas ?

    On adorera de même la scène prise sur le vif du typique café parisien cra-cra et également celle du lit où Madeleine veut encore jouer à touche-pipi; preuve qu'elle n'est pas lesbienne à 100% comme l'ont prétendu ces autres qui n'ont rien compris au film. D'autre part, le coté technique d'une des dernières séquences se déroulant dans un studio d'enregistrement est suffisamment édifiant: il y est montré comment sont fabriquées de A jusqu'à Z certaines idoles...

    jean luc godard

    Au fond nous dirons que "Masculin, Féminin" est comme l'huile de foie de morue, il est nécessaire de l'ingurgiter même si cela a mauvais goût et de l'oublier ensuite pour y voir clair. Ses répliques cinglantes comme un coup de feu possèdent la chaleur de la vérité, sans compter le jeu admirable affûté comme un solitaire des trois acteurs protagonistes comme on aimerait en voir plus souvent... dans un film français d'aujourd'hui.

  • "Pimp", ou la vie d'un original sur le fil

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    Ce livre empli jusqu'à la gueule d'un parfait racisme anti-blancs (et aussi d'un énorme mépris de la femme) enseigne la loi de la rue et comment être mac: toutefois Iceberg Slim opère une vague repentance au dernier chapitre, tout en faisant observer que la plupart du temps son trafic et ses méthodes n'ont jamais choqué grand-monde vu que certaines filles du trottoir dépendaient totalement de la drogue qu'il fournissait, et surtout du fait que certains fonctionnaires étaient trempés dans ses affaires...

    Malgré tout, vu sa franchise je ne dirais pas du tout qu'Iceberg Slim est un parfait rien mais il est tout de même étonnant qu'aujourd'hui encore d'aucuns de ces nombreux intellectuels et rappers citent son oeuvre en exemple ("Pimp" ayant d'ailleurs été édité à plus de 6 millions d'exemplaires) ! Bref, l'ensemble prête parfois à rire et comme - contrairement à ce que d'autres mauvais esprits ont prétendu avant moi- son style infiniment littéraire tient la route, la lecture de cette biographie de tout un monde pourra être irréprochable à l'esprit, ce pourquoi, de plus, une ou deux critiques du livre "Pimp" aperçues ça et là sont très incorrectes sinon inexactes: Iceberg Slim n'a rien de drôle, et n'a rien à voir non plus avec des demeurés people voire "bling-bling".

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    On relèvera également au fil des épisodes de "Pimp" les piques à la Dickens et de même celles-là aiguisées contre ces Oncles Tom serviles et obéissants qui ne voient rien d'aberrant dans cette société dégénérée sur les bords qui est, après tout, la nôtre.

    A souligner aussi la valeur de "Pimp" pour son slang pur jus et imagé; donc des gros mots concernant nombre de ces "morues", "caves", "michetons", "pigeons", et divers "rats" et autres "ronds-de-cuir", que Slim a croisé durant son existence. Bref, il est parfois cruel mais il sonne vrai. Raison pour laquelle la version en V.O reste hautement préférable !


                                            

  • Fight Club 2/ma critique d'une excellente BD

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    "Votre cancer lui fait oublier sa petite vie minable !"  

     

     

     Je n'ai jamais été tellement fan de Fight Club le film, et sa philosophie rose bonbon à destination de petit cadre frustré qui doit gérer ses conflits avec Mr le Directeur me passait très loin là-haut dans le firmament. Bim ! Boom ! Bam ! De plus, pour ma part je ne possède pas d'Apple Mac ni d'automobile de marque Mini Austin ni de litho de Keith Haring dans ma garçonnière (comprenne qui pourra...) 

    Cependant j'avais ensuite lu le livre de Palahniuk et je l'avais trouvé beaucoup plus subversif que le long-métrage.Beaucoup plus percutant et sans aucun mal !

    fight club chuck palahniuk cameron stewart

    Avec Fight Club 2 c'est encore plus délirant et l'on a l'impression de voir dedans ce qui manquait justement au film. Sebastian et ses ardeurs sont désormais passés sous silence par des cachets comme il se doit et il se demande donc où va sa vie de banlieusard pré-guidé... jusqu'à prendre connaissance du fameux projet CHAOS et aussi de l'existence persistante de ce fameux Tyler Durden. (Bon, je ne raconte pas la suite pour ne pas spolier l'intrigue comme un gros beauf cuistre.) Et oui, il existe vraiment et ça fait mal.

    Fight Club 2 est une remarquable BD (oh pardon, on dit roman graphique maintenant c'est vrai) qui va au-delà de tout ce que vous connaissez déja, et, d'autre part, le trait de crayon nerveux voire presque brouillon de Cameron Stewart fait tout à fait merveille. On dirait la vie contée d'un superhéros sur le mode naturaliste. Bref, rarement on a eu droit à un ouvrage comme celui-ci où l'on parle non seulement de la réalité mais aussi comment la contrôler; sinon y échapper.

    fight club chuck palahniuk cameron stewart

    Et aussi, à l'intérieur il n'y a pas de Prad Bitt ni de Shiassa Twain. Qui dit mieux, donc ?

     

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                                                Moi aussi j'aime la boxe, la vraie. Règle 1 : ...