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Littérature - Page 7

  • Joyland - Stephen King/ma critique

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    "Les mecs galants tirent rarement

    leur crampe."

     

           Pour une fois que le héros - un grand benêt puceau comme King les affectionne tant - semblait un peu éclairé tout en maudissant une pauvre fille libertaire prénommée Wendy, celle-ci n'ayant pas le droit de lui dire "non". Ca commencait plutôt bien. Mais ensuite tonton Stephen est de plus en plus insupportable et fait de son alter ego un vrai héros emboursouflé de lui-même qui sauve ensuite de sa liane la belle veuve et l'orphelin dans un parc d'attraction; après avoir bien sûr résolu l'énigme du bouquin.

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    Mais non Stephen, là ça prend pas, et même s'il semble que comme le bon parvenu que tu es, on a l'impression que tu dois dire dans toutes tes lignes qu'il n'y a pas mieux qu'un beauf U.S. et que le reste dans l'ensemble ne vaut pas tripette... surtout si celui-ci fascine les femmes. C'est forcément louche. Bon d'accord, tu n'es pas Faulkner ni Styron et tu ne possèdes pas leur finesse loin de là, tu es pour ta part un bon nordiste travailleur et droit dans ses bottes mais de temps en temps tu devrais te souvenir de tes anciens personnages méchants, comme ce pauvre Arnie de "Christine" ou Jack Torrance le bien ciselé de "Shining". Ils étaient en tout cas plus réels que ceux de ton dernier best-seller. (Et pense aussi STP à soigner les scènes de sexe sinon ton expérience, car une femme jolie ne posera jamais sa main sur le genou d'un garçon vierge même s'il te ressemble en tout point et même sur une nacelle de Grande-Roue à Joyland. Impossible.) Parceque tes fictions ne valent pas une bagatelle.

    C'est tellement dommage qu'en plus il t'arrive de sortir de ces réflexions si vraies, tout cela est décidément très byzarre. Encore une ? 

     

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  • La lectrice - Raymond Jean/ma critique

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     Découvrir des artistes ignorés (et très doués) c'est un sport auquel peu d'entre nous se livrent désormais, c'est vrai. Mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de lire des oeuvres d'écrivains pas très connus qui sont, de plus, plutôt boycottés par ces mémères de tout âge avec leurs compagnons de vadrouille puritains mormons.


    Je n'invente rien: chacun sait qu'on observe un retour de certaines "valeurs" et une hausse de l'intégrisme qu'il soit de n'importe quel bord... Et alors que la classe moyenne agonise l'on a jamais vu en notre époque autant de filles mères et d'analphabêtisme qu'au XIXème siècle, paraît-il. C'est assez peu étonnant, parceque le sexe est la première chose qui est directement lié à notre culture ou à notre religion - que l'on le veuille ou non !

     

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    Raison pour laquelle il faut se cultiver afin de ne pas suivre le troupeau puis de mourir tellement bête; ce devrait être d'ailleurs la direction dramatique de tous les gouvernements, tout autant qu'un pompier doit user de n'importe quel eau si sa source principale est tarie. 


    J'en apporte au moulin avec ce bouquin de Raymond Jean, court texte infiniment meilleur que le film. Pudique, sexy, érotique, irréel, et aussi réaliste, il y a de tout dans La Lectrice et c'est surtout très captivant pour tout lecteur/trice... normalement constitué(e) !

    Rien à voir enfin avec ces horreurs mainstream qu'on voit si souvent en devanture de supermarché - celles-là mêmes qui choquent le bon bourgeois et son palefrenier dans leur salon et qui les font ensemble se secouer d'effroi.

  • Jaws - Peter Benchley/ma critique

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    La vraie Nouvelle Vague...

     

    Etrange bouquin que ce roman ou la nemesis n'est pas tellement ce squale qui bouffe une fille nue mais plutôt le chercheur Hooper; l'outsider, le nouveau venu, le dangereux séducteur, l'étranger, l'humble, l'intrus, etc. Le rapport métaphorique se pratiquera sans peine pendant la lecture, et cette histoire qui est en fait une tragédie antique pourra en évoquer bien d'autres... Jaws c'est plutôt Poseidon et sa famille qui rencontre le sulfureux Dionysos. Au contraire d'un livre de gare comme certains béotiens tentent de le résumer dans son essence (ajoutons d'autre part que "Jaws" de Peter Benchley a été écrit en 1974 avant le film de Spielberg, qui en est la simple adaptation et dont l'énorme succès au box-office n'est que la suite logique: le célèbre réalisateur a eue la tâche aisée, sa version étant beaucoup plus familiale que la base initiale de l'écrivain..)


    De telle sorte qu'on pourrait en tirer une vraie étude psychologique de la vie d'une station balnéaire et de ses habitants: d'abord il y a le chef de la police d'Amity (Martin Brody), donc le cocu et mentor de "Jaws", et ensuite les protagonistes variés. Toutefois il n'existe que grâce à ce Zeus de circonstance, et il va sans dire que les multiples réflexions qu'il fait sur les estivants sont les noeuds gordiens du récit, on notera entre autre ces commentaires sur les chemises Lacoste, cet uniforme du riche estivant traditionnel d'Amity, ce que Brody n'est en rien. Jeune ado, il s'en paiera d'ailleurs une après des travaux pour de l'argent de poche, et la jettera de colère après l'indifférence que cet épisode fashion provoque ! Comment, pas lui ? Et pourquoi alors ?

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    Plus donc que les méduses, les harpies de l'océan, les gorgones hystériques, les ploucs bobos simples d'esprit ou les monstres des B-movies, les personnages de "Jaws" ne sont que les habitants d'un singulier théâtre dont certains lignes sont suffisamment claires: on observe la qualité d'un arbre à ses fruits, et non l'inverse. Car bien sûr, "Jaws" est un chef d'oeuvre puritain mais en même temps un peu plus que cela, sinon LE parfait scénario... 

     

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                                                       "Aie, aie, aie..."

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                                                       Martin Brody en action.

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    This true New Wave... 

     

     

    Strange book that this novel where the nemesis is not so much this shark which stuffs a naked girl but rather a researcher named Hooper; the outsider, the newcomer, the dangerous seducer, the foreigner, the humble, the intruder, etc. The metaphoric report will be practised easily during the reading, and while this story which is in fact an antique tragedy, it can evoke actually many others... Jaws it is rather Poseidon and his family who meets sulphurous Dionysus. Unlike a vular book "for masses" as certain boeotian try to summarize it (let us add on the other hand that Peter Benchley's " Jaws " was written before the movie of Spielberg, which is the simple adaptation and the enormous box-office success of which is only the logical result.)

    So that we could pull of it the real psychological study of the life of a sea resort and its inhabitants: at first there is a leader of Amity's police (Martin Brody), thus the deceived husband and the mentor of "Jaws", and then the varied protagonists. However he exists only thanks to this Zeus of circumstance, and it goes without saying that the multiple reflections which he makes on the summer vacationers are the Gordian knots of the narrative, we shall note among others these comments on shirts "Lacoste", this uniform of the rich traditional summer vacationer of Amity, what Brody is not at all. Young teenager, he will buy moreover one himself after works for the pocket money, and will throw it away with anger after the indifference which this trendy episode causes up ! So, not him? And why, then?

    More thus than jellyfishes, harpies of the ocean, hysteric gorgons, simple-minded hobos, slobs or monsters of B-movies, characters of "Jaws" are only the inhabitants of a singular theater wich some lines are clear enough: we observe thus the quality of a tree in its fruits, and not the opposite. Because of course, "Jaws" is a puritanical masterpiece, but at the same time a little more than it, otherwise THE perfect scenario I'd say...