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Mon Esprit Critique - Page 54

  • Demain les rats - Christopher Stork [Excellente SF...]

     

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    De l'anticipation pure qui vaut par le message premier que cette oeuvre délivre; les rats se prennent pour des hommes et les singent, par tous les moyens et les comportements existants. Juste un problème philosophique, les rats regretteront-ils pas un jour leur ancien statut, et doivent-ils annihiler cet homme qu'ils révèrent pourtant dans tous les domaines, quoi qu'ils disent ? 


    A l'ironie noire, on suit donc cette histoire pleine d'humour, angoissante mais dérangeante, et de toute façon saturée de thèmes scientifiques cruciaux. En effet, la génétique progresse jour après jour...

    Demain les rats [Texte imprimé] Christopher Stork 
    de Stork, Christopher 
    Éditions Fleuve noir / Anticipation
    ISBN : 9782265015234 ; 1980-01-01 ; 215 p. p. ; Poche

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  • La Bête Qui Meurt - Philip Roth [Un vrai bon roman]

    C'est le roman d'un envoûtement dans une Amérique bien loin des joyeuses bacchanales des années 60, chères au "Professeur de désir"...


     

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    Fidèle à lui-même, l'auteur nous conte une histoire à propos d'amour, de quotidien, de rêve, mais aussi de vie: fort de son expérience, Roth nous parle aussi d'une autre époque mais aussi de sa jeunesse, moins puritaine, moins hypocrite sans doute, mais qui a certainement vu éclore pas mal de libérations... Pétillant, malicieux, moqueur parfois, ironique, on sourit en lisant certains passages car il s'agit après tout d'un vieux sortant avec une toute jeunette. Il n'y a pas dans La Bête Qui meurt, outre David Kepesh, ce prof renommé, la très maline Consuela, les scènes consacrées au piano (ou alors le drame tragique final), cette usuelle nécessité d'éviter les vrais sentiments, ou sujets scabreux, ou surtout de naviguer dans cet angélisme made in USA qu'on connaît tous et tout droit issu de Disneyland: Ce livre n'est donc pas juste le récit d'un séducteur new-yorkais, d'un homme très amoureux, ou de quelqu'un de romantique, mais, en dépit des excès ou des longs chapitres consacrés au sexe et à ces passions diverses et variées, il y a là quelque chose de vraiment plaisant; car il s'agit selon toute évidence d'une nouvelle d'un écrivain gigantesque longtemps snobé par les élites qui faille enfin à son destin, et qui pourra également faire rougir beaucoup des plus affranchis d'entre nous. Parfois glamour, parfois osé sans doute, mais surtout talentueux ! Enfin il faudra bien avouer que des personnages tels que Janie Wyatt apportent la touche pittoresque et véridique, qui font par ailleurs bien souvent défaut dans le spectre des nombreuses nouvelles oeuvres éditées chaque année.

    [extraits]

    "La quête du mâle aventureux, les avances du mâle, ça n’était pas pour elles un délit à dénoncer et sanctionner, mais un signal sexuel auquel il était loisible de répondre. (…) Porter plainte ? Elles n’avaient pas grandi dans ce système idéologique. (…) elles savaient s’abandonner au plaisir sans peur (…) c’était une génération qui ne se fiait qu’à son *** pour juger de la nature de l’expérience et des délices du monde ».


    "Son astuce est d'avoir compris dés son arrivée le bon usage de la banlieue. Petite fille, elle ne s'était jamais sentie libre, en ville, elle n'avait jamais eue la bride sur le cou comme les garçons. Mais, à Manhasset, elle trouvait son horizon de pionnière. Il y avait bien des voisins, mais moins proches qu'en ville. Quand elle rentrait du lycée, les rues étaient désertes. On aurait dit une ville fantôme dans un western. Pas un chat. Tout le monde au boulot."

  • Un homme - Philip Roth [Miettes d'un vieux juif...]

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     [**]

    [...]"Et, comme un homme ordinaire, fort de son bon droit à se faire pardonner les privations qu'il infligerait à ses enfants innocents en refusant de vivre la moitié du temps comme un malade mental."

     De bonnes amorces joyeuses et aggressives, du pur Roth dans le texte, en fait les vérités et délires d'un directeur artistique de chez Procter & Gamble ou plutôt geignements en tout genre - car il faut noter que le narrateur passe son temps à énumérer nombre de ses déboires à l'hôpital ou à se plaindre de l'inhumanité contagieuse des infirmières, ou encore à nous conter ensuite la tristessse etr la pauvreté de l'âme de ses fils qui le méprisent, sans parler de celle, infinie, des membres de sa famille aujourd'hui disparus ! Or, il faut bien dire qu'il n'y a pas là présente la verve piquante ou bien dérangeante, ou bref l'aventure, ni le danger des mémoires d'un Casanova ou d'un autre Rousseau, car le personnage principal décrit essentiellement sa vie dans un autre monde (celui de l'élite de NYC et Manhattan) avec toutes les joies et privilèges que cela comporte: 

     Par exemple l'"antilope" faite pour lui des pieds à la tête et dont il tombe amoureux, ou chante les bienfaits quand elle traverse les zebras crossings de la 5ème avenue, nous enchante certes pour son petit trou (de la serrure ?) et ces ivresses de salle de bain mais cela est légèrement insuffisant pour totalement justifier une telle oeuvre littéraire. Et puis on entraperçoit que Phoebe; sa maîtresse, les "jeunes filles" qu'il rencontre, ne sont pas dûes à des prouesses exeptionnelles de sa part ou à une forme exceptionnelle de cheval mais sont surtout le fruit de son argent et de ses relations -comme il le stipule d'ailleurs lui-même d'emblée. De plus être surpris du départ de sa femme Cécilia, et y consacrer dés lors tant de chapitres est assez paradoxal... On trouve donc byzarrement, dans "Un homme", le grand enfant gâté-pourri et new-yorkais de "Portnoy et son complexe" avec ses réflexions justes et acerbes, possédant tous les vices, toutes les déviances, sans toutefois celles qui comptent, urbain mais un peu glauque, parfois rebelle mais surtout bourgeois au destin très tracé, et comme il s'agit de la frénésie sexuelle et des vantardises machistes et crus d'un vrai prédateur, et non des aventures en roue libre de quelque séducteur, de fait, malgré la critique de la société sous-jacente, le lecteur ne peut que sourire à certains passages sans éprouver de réelle empathie pour lui, ou même  tomber sous le charme d'un livre qu'il sait un peu vain et inique à la base. Les vieux cons plaisent en général, et sans trop se forcer, on sait. Mais et ensuite ?  Plutôt comique pour quelqu'un qui prétend que le monde est "un enfer de débilité" [in Les Inrockuptibles du 20/10/2011], et avouons que le tout est en fait très imprégné de pathos. "Un homme" mène au Jourdain.

     

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    [Résumé de l'éditeur]

     

    Un homme. Un homme parmi d'autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l'accablent. Entre-temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles. D'un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d'un second, une fille qui l'adore. Il est le frère bien-aimé d'un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie, et l'ex-mari de trois femmes, très différentes, qu'il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c'est un homme qui est devenu ce qu'il ne voulait pas être. Ce roman puissant - le vingt-septième de Roth - prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l'expérience qui nous est commune et nous terrifie tous.

     

     

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     [Roth sur Central Park.]